Un brin d’histoire
Antécédents
Fondation et évolution
Contribution aux débats de société
Personnalités marquantes
Créé en 1983, le Centre justice et foi (CJF) s’inscrit dans une tradition vieille de plus de 70 ans. En effet, c’est en 1911 que fut fondée l’École sociale populaire qui avait pour objectif de diffuser la pensée sociale de l’Église par des publications et des activités de formation. C’est une équipe de l’École sociale populaire qui fonda Relations en 1941. En 1950, on changea le nom de l’École sociale populaire pour celui d’Institut social populaire, lequel a grandement contribué à l’essor des sciences sociales au Québec et à l’avènement de la Révolution tranquille.
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Dans les années 1980, avec la disparition de la plupart des activités rattachées à l’Institut social populaire, un groupe de jésuites a voulu relancer un projet de centre d’études, de recherche et d’action sociale autour de la revue Relations, des Soirées Relations et d’une bibliothèque appelée à devenir un centre de documentation sur les questions sociales. C’est ainsi qu’est né le Centre justice et foi en février 1983.
La revue Relations, fondée en 1941, est toujours une des composantes importantes du CJF. La revue pose un regard critique sur les enjeux sociaux, économiques, politiques et religieux de notre époque. Avec ses six parutions annuelles, elle traite des sujets d’actualité nationale et internationale avec rigueur, mais de façon accessible. Depuis l’année 2000, chaque numéro est illustré par un artiste visuel. Les œuvres artistiques sont davantage mises en valeur depuis 2010 grâce à 24 pages couleur.
Les Soirées Relations ont lieu à Montréal et à Québec ainsi que dans d’autres villes du Québec occasionnellement. Depuis 1982, le CJF a organisé plus de 200 soirées, dont la majorité est disponible sur DVD. D’autres activités publiques ont aussi été proposées au fil de l’histoire du Centre. Il a organisé diverses sessions de formation et des colloques : les 30 ans de la Révolution tranquille (1989); l’engagement social (1991), les enjeux de l’éducation (1995) et l’accès des femmes aux ministères ordonnés dans l’Église catholique (2006). Depuis 2008, nous organisons aussi des journées d’étude.
En 1985, un nouveau secteur fut ajouté au CJF, celui des communautés culturelles, devenu le secteur Vivre ensemble. En privilégiant cette thématique au sein de ses activités, le CJF en souligne l’importance en tant qu’enjeu pour la société québécoise. Ce secteur porte une attention particulière au défi du vivre-ensemble, aux enjeux de migrations ainsi qu’au pluralisme culturel et religieux dans la société québécoise. Depuis 1991, il publie le bulletin Vivre ensemble. Le secteur a, entre autres, offert une session importante sur la culture publique commune en 1993 et un colloque sur les migrations internationales en 2008. Par la rédaction de plusieurs mémoires, il a pris position sur les politiques d’immigration québécoises et canadiennes.
Depuis son origine, plusieurs personnes laïques, hommes et femmes, ont participé à la vie et à la mission du CJF en collaboration avec les jésuites qui s’y sont impliqués. La présence de femmes qui ont fait partie de notre équipe a permis de porter une attention spéciale à la place des femmes dans la société et dans l’Église et d’en faire un des champs d’intérêt prioritaires pour le Centre. Parmi ces collaboratrices, il faut nommer Ginette Boyer, la première femme à collaborer à la rédaction de Relations; Francine Tardif, qui a pris la succession de Karl Lévêque dans l’organisation des activités publiques; Gisèle Turcot, première directrice non jésuite de Relations et Carolyn Sharp qui lui a succédé; Thérèse Benguerel, première responsable et cofondatrice du Secteur des communautés culturelles; et Françoise Nduwimana, qui a dirigé le Secteur des programmes de 1999 à 2002. En 2007, Élisabeth Garant devient la première non-jésuite à être nommée à la direction du Centre justice et foi.
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Contribution du CJF aux débats de la société québécoise
Depuis sa fondation en 1983, le Centre justice et foi a contribué aux débats de la société québécoise en prenant position sur :
- la question nationale en lien avec un projet de société fondé sur la justice sociale;
- les dérives d’un Québec cassé en deux : l’appauvrissement du Québec et l’écart croissant entre les régions et la grande région de Montréal;
- le souci du vivre-ensemble au Québec avec les notions de culture publique commune et de participation citoyenne pleine et entière pour toutes les personnes;
- le rapport aux Premières Nations, en participant au Forum paritaire québécois-autochtone en vue d’établir un nouveau contrat social fondé sur la reconnaissance mutuelle de la nation québécoise et des 11 nations autochtones;
- la place des femmes dans l’Église et dans les ministères;
- la transformation des structures confessionnelles de l’école québécoise et la place du fait religieux en éducation;
- le modèle de laïcité pertinent pour le Québec;
- l’articulation entre la foi et la justice dans un dialogue avec la culture contemporaine.
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Personnalités qui ont marqué le Centre justice et foi
Julien Harvey s.j. (1923 – 1998 ) Le Centre justice et foi a été profondément marqué par celui qui en fut le principal inspirateur et artisan. Parler du CJF, c’est aussi parler de cet infatigable scholar et de la mission qu’il avait formulée pour le CJF, mission que l’équipe actuelle entend bien continuer de mettre en œuvre.
Karl Lévêque s.j. (1937 – 1986) Présent en des milieux très divers, à l’écoute du monde et de sa culture, Karl Lévêque s’efforçait de maintenir le lien entre le monde intellectuel québécois et les gens de la base, entre le Québec, sa terre d’accueil, et Haïti, où plongeaient ses racines. Pour lui, il était essentiel d’interpeller le monde à partir du message chrétien tout en se laissant interpeller par la réalité contemporaine.
Guy Paiement s.j. (1935-2010) Il a mis à contribution son temps, sa grande capacité d’analyse, ses talents d’écrivain et ses dons d’orateur pour le CJF et Relations. Guy Paiement a siégé au comité de rédaction de la revue pendant 30 ans à partir de 1980. Il aura écrit pour la revue des dizaines d’articles, préparé de nombreux dossiers, tenu une chronique et nourri les lecteurs de multiples recensions. Il a apporté une importante contribution à la série de quatre numéros de Relations intitulée Un Québec cassé en deux.
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