Relations Printemps 2021

Yara El-Ghadban

Sarha

L’auteure est écrivaine, anthropologue et musicienne

Pour les Palestiniens, la dépossession s’insinue partout, jusque dans les promenades champêtres et la cueillette du thym sauvage. Mais la résistance peut prendre des formes inattendues. Comme une visite dans un arboretum.

Il fait chaud. Une chaleur belle de montagne. Le soleil pique la peau. Juste au moment où la sueur s’apprête à percoler, une brise soyeuse caresse le corps laissant une sensation de fraîcheur. Parfois, il suffit de quelques minutes à l’ombre d’un acacia et ça y est. C’est le climat de la Cisjordanie et des villes juchées sur ses hauteurs. Ramallah, Jérusalem, Bethléem… Un climat de bons vivants et de longues promenades – qu’on appelle sarha – parmi les collines. Sarha, nous dit l’écrivain Raja Shehadeh[1], signifie à la fois « errer » et « se laisser emporter par le plaisir de la marche, sans but ou direction ». Le mot renvoie aussi à l’acte de laisser les animaux paître librement. Par ailleurs, sarhan se dit d’une personne qui rêvasse.

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