Relations Été 2023 / Dossier

Panser les plaies du monde
« La bouche qui mange ou rit ne chante pas pour ceux qui souffrent ou meurent ! »
Cet adage africain peut résumer l’essence de la poésie et suggère que le poète n’est pas un être à part, mais une part de l’être qui sait dire la servitude et la solitude, les pleurs et les leurres du monde. La poésie se décline dans sa propre langue et son propre registre. Elle constitue le bréviaire de l’être angoissé par le cannibalisme des systèmes et l’imprévisibilité de la fatalité. Comme le souligne le poète russe Ossip Mandelstam, la poésie est l’antidote des plaies intérieures quand on est victime de l’indifférence et de l’indécence d’un monde que l’on subit sans pouvoir le fuir, sauf à se ménager un refuge dans l’univers de la poésie.
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