Relations Été 2023 / Dossier

Pour amorcer la conversation, pouvez-vous nous dire ce que vous recherchez dans et par l’écriture poétique ? Quel carburant est à la source de votre démarche d’écriture ?

Nicole Brossard : C’est par plaisir que j’écris, celui que je trouve dans l’acte d’écriture. Il est la matière première de l’élan, un peu comme le serait la lumière. Quand je commence à écrire, je suis toujours du bon côté de la lumière, parce que je sais qu’il y a là un potentiel à explorer, un processus à dérouler. J’anticipe un univers, un espace qui s’offrira à moi et qui me donnera un plaisir proportionnel à la façon dont je me comporterai dans l’espace équivoque de la langue, du dire et du phrasé énigmatique qui lui donne vie. Tout ce qui semble être à l’origine de cet état second, porteur du besoin soudain d’écrire, peut être assimilé à l’intention consciente de faire advenir dans la langue ce qui semble paradoxalement indicible. C’est à partir de ce plaisir-là que se sont constitués et renouvelés différents thèmes apparus dans ma poésie : le centre blanc, le corps – mortel et jouissant –, la transgression, l’urbaine radicale, l’intégrale, le sens apparent, le réel et le fictif.

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